Le gouvernement kényan a annoncé le rapatriement de ses plateformes nationales de données de santé, jusqu’alors hébergées sur des serveurs américains, suite aux coupes budgétaires de l’USAID décidées sous l’administration Trump. Cette décision vise à renforcer la souveraineté numérique du pays et à assurer la continuité des services de santé essentiels.
Des systèmes critiques affectés
Depuis mars 2025, plusieurs plateformes de santé majeures telles que KHIS2, KenyaEMR, Chanjo KE, KMFL, Afya KE, Damu KE et Kemsa I-LMIS ont subi des interruptions d’accès. Ces systèmes, développés avec le soutien de l’USAID, sont essentiels pour le suivi des maladies, la gestion des traitements, la coordination des vaccins et le soutien aux cliniques rurales. La perte d’accès a entravé la surveillance et la planification des programmes de lutte contre le VIH/SIDA, le paludisme, la santé maternelle et les campagnes de vaccination.
Un déficit budgétaire majeur
Le plan stratégique 2020–2025 de l’USAID pour le Kenya prévoyait un financement de 2,5 milliards de dollars, dont environ 80 % alloués aux programmes de santé. Les coupes budgétaires ont laissé un déficit de 403,8 millions de dollars dans le budget de la santé kényan, exacerbant les faiblesses existantes de l’infrastructure et de la technologie des données.
Vers une souveraineté numérique
Le secrétaire du Cabinet de la Santé, Aden Duale, a déclaré lors de l'Assemblée mondiale de la santé à Genève le 25 mai :
> Les récents défis ont mis en évidence les vulnérabilités de notre infrastructure de données de santé. Il est impératif que nous investissions dans des systèmes de données sécurisés et gérés localement pour garantir la continuité et la résilience de notre prestation de soins de santé.
Le gouvernement kényan prévoit de migrer ces systèmes vers une infrastructure locale pour garantir leur accessibilité et leur sécurité.
Un impact régional
Le Kenya n'est pas le seul pays africain affecté par les coupes de l'USAID. D'autres nations, telles que l'Éthiopie et le Nigeria, ont également signalé des perturbations dans leurs services de santé. La décision du Kenya de rapatrier ses données de santé pourrait servir de modèle pour d'autres pays cherchant à renforcer leur souveraineté numérique.
> Que pensez-vous de cette décision kenyane ?
0 commentaire
Aucun commentaire pour l’instant. Soyez le premier à contribuer 💬